Kekette sous couvertures
dimanche 5 juin 2011
Le début d'une nouvelle enquête ...
Vous savez que j'ai été bombardé à dessein par un des employés de Post'Air Rieur, à la demande de son patron, Abliche Mentte.
Lors de ma première rencontre avec lui, dans son perchoir de Portbail, autour d'un bon verre de cidre, il m'a expliqué son plan, quelque peu machiavélique :
- Très cher Kekette, c'est un plaisir que de faire enfin votre connaissance.
- Enfin ma connaissance? Que voulez-vous dire?
- Voyez-vous, il semblerait que vous ayez été bombardé dernièrement par un largage intestinal.
- En effet, comment le savez-vous?
- En fait, vous n'avez pas été "attaqué" par hasard.
- PARDON???!!!
- Laissez-moi vous expliquer.
- Il n'est pas question que je laisse ma queue en tire-bouchon une minute de plus ici.
- S'il vous plait, laissez-moi une chance, ne vous fiez pas à votre première impression. Ce n'est pas ce que vous a appris votre mentor, Nif Naf?
- Vous connaissiez Nif Naf?
- En effet, nous avons servi ensemble durant la Guerre.
- Vous avez eu des contacts avec le service d'information de l'Alliance?
- Oui, oui, en effet.
S'en sont suivis des histoires sur la Guerre à proprement parler, que je conterai une fois prochaine.
- Je vais donc, cher Kekette, vous dire pourquoi je vous ai fait venir ici.
- Je vous en prie.
- En fait, notre société, et plus particulièrement notre secteur - la livraison et plus généralement le fret - n'est pas très connu, on en parle peu dans les médias, alors que c'est un secteur en plaine expansion, et en plus extrêmement important pour l'environnement.
- Extrêmement important pour l'environnement?
- Oui, en effet. Comme vous le savez certainement, en dehors de notre système de transport, le marché est dominé par le transport bovin. et le transport équin. Or, ces deux systèmes émettent beaucoup de gaz à effet de serre, du fait des déjections, surtout chez les bovins. Les bouses de vaches sont de vrais poisons pour l'environnement.
- Ça contribue au réchauffement climatique?
- Ça je n'en sais rien, le réchauffement climatique n'est pas un problème, ou alors je n'en ai pas grand chose à faire, comme tous mes collègues patrons. Le souci, c'est que ces gaz à effet de serre, ils puent!! Je n'en peux plus de devoir me promener avec un masque sur le bec!! Je veux pouvoir voler en liberté, et les bouses de vaches, ainsi qu'à moindre mesure les crottins de cheval, me posent problème. Mais bon, le principale compagnie de transport bovine, Le Meuh du fret, dirigé par la vache Haie Gaie-Varrat, n'hésite pas à inonder les médias de billets et de menaces de bouseries afin qu'ils ne parlent pas des bouses de vache.
- J'ai d'ailleurs une photo qui montre qu'un attaché de presse de Ours TV a récupéré des petits billets verts, la voici.
Et donc, je vous montre en exclusivité cette photo, qui va être le démarrage de ma prochaine enquête, le devoir m'appelant, la corruption sur Ours TV!!
Kekette
mercredi 25 mai 2011
S'envoyer en l'air ...
Je finissais de rédiger mon dernier reportage sur les creuseurs souterrains, lorsque je me mis à réfléchir, allongé sur l’herbe à l’ombre d’un pommier. Et soudain, une pomme me tomba sur le groin. Là où certains se seraient mis à réfléchir aux forces qui ont permis à cette pomme de mettre momentanément en sommeil mes aptitudes truffières, moi je me suis tourné vers les cieux. C’est alors que j’ai vu de mes deux yeux un goéland, puis après je ne l’ai plus vu que d’un œil, après qu’il eut opéré un largage sur celui-ci. Après un long moment passé à nettoyer mon organe visuel meurtri, tout comme ma fierté, j’ai réfléchi. C’était probablement un signe de l’Univers, pour m’aiguiller vers de nouveaux sujets de reportage. C’est alors que j’ai décidé qu’après les souterrains, j’allais explorer les cieux.
J’ai donc repris mon baluchon, en recherche de goélands à interviewer pour savoir ce que ça fait de voler de ses propres ailes, au sens propre du terme.
Ma première touche a été avec la compagnie de livraison aérienne Post’Air Rieur, fondée par une mouette rieuse, du nom de Abliche Mentte. La mouette Abliche Mentte, dont une voit une photo juste en dessous, a fondé cette société après la Guerre, profitant ainsi d’une niche qu’elle a été la seule à occuper.
Abliche Mentte
En effet, de nombreuses mouette et autres goélands ont été utilisés en tant que bombardier durant la Guerre, larguant des armes chimiques à tout va. Outre leur rôle principal, que dis-je primordial dans la victoire sur l’ennemi, cette activité leur a permis d’acquérir une excellente connaissance des routes aériennes. Après la Guerre, le Général Mentte, puisqu’il s’agit de lui, s’est entretenu avec son second, le Général Droveur, goéland de son état. En effet, la division aérienne laridée (DALa) a été dissoute, ce qui signifie le retour à la vie civile pour tous ses membres. Lors de cette rencontre au sommet, au sens propre comme au figuré d’ailleurs, cette rencontre ayant été organisée sur les hauteurs de la Tour Eiffel, la reconverstion de la DALa a été âprement discutée, pour finalement arriver à un vrai clivage : les mouettes rieuses souhaitant se lancer dans la livrason aérienne, et les goélands dans l’évacuation et le traitement des déchets organiques. Pour explication, il faut se souvenir qu’après les bombardements, il y avait beaucoup de dégâts, et seuls les goélands avaient les capacités physiques suffisantes pour ce type de travail. Ils ont donc acquis une très grande expertise dans ce domaine. Le Grosslent Droveur a donc crée la société GD Déchets OQP (pour Gestion Des Déchets Organiques Quantitativements Problématiques).
Grosslent Droveur
De son côté, Abliche Mentte, redevenu civil, à crée Post’Air Rieur, qui est désormais le leader mondial de la livraison aérienne, avec un département dans les blagues foireuses, qui consiste en un largage « digestif » sur une cible. J’ai appris l’existence de ce département lors de ma rencontre avec Abliche Mentte. En redoutable commercial, il a appris, je ne sais encore comment mais ces militaires sont capables de tout, l’existence de mes reportages d’infiltration. Après étude de mon profil psychologique, il s’est avéré qu’il pensait qu’en me « bombardant », il y avait de fortes probabilités pour que je fisse un sujet sur lui. Certes quand je l’ai appris j’ai été quelque peu énervé, car je déteste qu’on me force la patte, mais après coup ça m’a permis de découvrir ce monde aérien auquel je n’aurais rien consacré si cette mésaventure ne m’était pas arrivée.
La suite de mon passage en l’air au prochain épisode
Kekette
jeudi 19 mai 2011
Les trous de vers
La compagnie Top’in ne disposait pas des capacités suffisantes, en terme de taille des ouvriers, pour réaliser tous les capillaires sanguins. Elle a donc fait appel à la société Construction en Lombriques afin de réaliser cette partie du travail.
C’est à cette occasion que j’ai rencontré le ver Naculaire, contremaître des capillaires de la tête.
Naculaire
Le rapport des lombrics à la construction est assez différent de celui des taupes. Autant chez les talpidés il y a moult motivations pour intégrer ce corps de métier, autant chez les vers de terre, la motivation est unique : c’est la seule chose qu’ils sachent faire. De par leurs particularités génétiques et biologiques, les vers de terre ne peuvent faire autre que creuser sous terre. Ils ont su utiliser ce qui pouvait paraître comme un sérieux désavantage et en faire un atout, devenant les spécialistes incontestés du perçage de tunnel de faible diamètre.
Ceci étant tout n’est pas rose, car comme me l’a fait remarquer Naculaire, même si le travail réalisé par les lombrics est de très haute qualité, il manque toujours la reconnaissance du monde extérieur. « On est verts » me dit-il, écouré de ce traitement assez dégradant qu’ils subissent. « On nous prend pour des vermicaux, alors que notre travail est fondamental pour la survie de l’animalité ». Je me suis débrouillé pour me faire affecter aux veines jugulaires, afin de pouvoir être au plus près de Vernaculaire, et ainsi mieux connaître les lombrics et leur modes vie. J’ai pu ainsi apprendre qu’ils mettaient tellement de verve dans leur travail qu’ils ne s’arrêtaient pas dormir, et travaillaient donc 24h par jour, sans jamais rien faire de travers. Ils s’évertuent à ne déranger personne la nuit, et creusent donc sans lumière, dans l’obscurité totale, quelque que soit le temps, envers et contre tous.
J’ai souhaité prolonger cette enquête avec un ouvrier, Naculaire m’a donc présenté au ver Tij, agé d’à peine 6 semaines, mais qui est déjà un ouvrier assez expérimenté. En effet, il a souhaité très vite se mettre au travail, dès l’âge de 3 semaines, pour la plus grande fierté de ses parents. Il a d’ailleurs reçu dernièrement le prix du ver de cristal, pour la qualité de ses tunnels, et pourrait rapidement se voir promu.
Tij
Pour lui, à part le perçage, il n’y a rien d’autre qui compte. « J’ai toujours su que j’était fait pour ça » me dit-il. « J’espère percer dans ce métier, montrer la diversité de mes talents de creuseur » s’empresse-t-il d’ajouter, avec une pointe de malice dans ses yeux, d’un vert que je qualifierai de bouteille.
Le lendemain de cet entretien, la réplique du corps humain était inaugurée en par le Recteur de l’Université Nationale Animalière, le très célèbre physicien, le castor Junior Nitorinque, qui a tenu à féliciter toutes celles et ceux qui avaient participé à sa construction, avec une pensée pour ceux que l’on ne voit pas : « Les taupes et les vers de terres ont réalisés des travaux de terrassements et de creusage à la hauteur de leur réputation. Sans leur présence, ce chantier éléphantesque n’aurait pu arriver à son terme, et l’enseignement d’étude des humains aurait été au fond du trou, si je puis dire » a-t-il dit avant de partir dans un fou rire.
Junior Nitorinque
C’est ainsi que se terminent mes tribulations au pays des creuseurs de tunnels, mais soyez-rassurés, mon voyages ne s’arrête pas là, vous aurez bientôt de mes nouvelles
Kekette
mercredi 18 mai 2011
Le Peuple Taupe
Hynambourg, en tenue de travail
Hercule, pendant sa pause
Kekette
Avant Propos
Après un certain nombre d’éditions du journal de kekette, j’ai ressenti un peu de lassitudes quant aux nouvelles du monde animalier dans lequel je vis. J’avais envie d’investigation, d’enquête, d’aller dans l’underground. La série de reportages et d’enquêtes qui vont suivre ont été réalisées ces quatres dernières années. Elles n’ont a priori rien en commun, un même fil conducteur les relie toutes. Elles parlent de ce qu’on ne veut pas voir, pas entendre ou pas dire, à l’instar de mes congénères primates, qui m’ont en partie convaincu de la vacuité dans laquelle s’enfermait le journalisme animalier. Alors moi, Kekette, ne craignant devant rien, ai pris mon baluchon, mon carnet et mon stylo pour aller à la rencontre de l’oubli.